Serena Williams, ancienne icône du tennis mondial, est de nouveau sous les projecteurs. Non plus pour ses performances sportives, mais pour avoir prêté son image à Rau, une marque qui commercialise des injections amaigrissantes à base de GLP-1, une hormone utilisée à l’origine dans le traitement du diabète de type 2. Une campagne publicitaire qui suscite un flot de critiques sur les réseaux sociaux et relance le débat autour des normes corporelles, de la santé mentale et de l’influence des célébrités.
Avec plus de 18 millions d’abonnés sur Instagram, Serena Williams est une voix puissante. Dans un message adressé à sa communauté, elle a expliqué avoir perdu 14 kg grâce à ces traitements, après la naissance de ses deux enfants. « Malgré une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, je n’arrivais pas à retrouver mon poids d’avant », confie-t-elle. Son discours se veut honnête, mais la controverse enfle.
🔎 Un médicament à usage médical strict
Les produits en question reposent sur le GLP-1, une hormone qui régule l’appétit et la glycémie. Ils ne sont disponibles que sur prescription médicale, avec un suivi rigoureux. Les autorités de santé alertent d’ailleurs sur des effets secondaires potentiels : nausées, troubles gastro-intestinaux, voire risques à long terme encore mal identifiés.
Mais ce n’est pas tant l’usage personnel de Serena Williams qui dérange, que son rôle d’ambassadrice d’un médicament détourné à des fins esthétiques. En promouvant une solution médicale comme moyen de transformation corporelle, elle semble s’éloigner de l’image puissante et non-conformiste qui a marqué sa carrière.
👩🏾🎤 Un virage perçu comme un conformisme décevant
Serena Williams a longtemps été une figure de rupture dans un sport historiquement blanc et élitiste. Son corps d’athlète, jugé « trop musclé » par certains, a été la cible de moqueries racistes et sexistes. Aujourd’hui, certains observateurs estiment qu’en adoptant les codes d’un corps plus mince, elle cautionne une norme qui a longtemps voulu l’exclure.
Le débat est désormais ouvert : Serena agit-elle pour elle-même, ou envoie-t-elle un message dangereux aux jeunes filles qui la prennent pour modèle ? Dans une époque où les troubles de l’image corporelle explosent, et où la pression des réseaux sociaux est omniprésente, la responsabilité des influenceurs n’a jamais été aussi importante.