Les révélations sont glaçantes. Le collège d’avocats de Comlan Hugues Sossoukpè, journaliste béninois et défenseur des droits humains, a dénoncé dans un communiqué publié le 8 septembre 2025 les conditions de détention « inhumaines » que subit leur client à la prison civile de Ouidah.
Détention inhumaine : Hugues Sossoukpè, le journaliste béninois abandonné à Ouidah

Les révélations sont glaçantes. Le collège d’avocats de Comlan Hugues Sossoukpè, journaliste béninois et défenseur des droits humains, a dénoncé dans un communiqué publié le 8 septembre 2025 les conditions de détention « inhumaines » que subit leur client à la prison civile de Ouidah. Arrêté en Côte d’Ivoire en août dernier puis transféré au Bénin dans des circonstances dénoncées comme irrégulières, le lanceur d’alerte est aujourd’hui privé de ses droits les plus élémentaires.
Selon ses avocats, Me Barnabé Gbago, Me Maximin Pognon, Me Gameli Nouwade et consorts, Sossoukpè est soumis à un isolement strict : aucune visite, ni de ses proches, ni de sa famille, n’est autorisée. Une mesure qualifiée de « punitive et arbitraire », et contraire aux normes internationales relatives au traitement des détenus. « Ces mesures aggravent une situation déjà précaire, et portent une atteinte grave à sa dignité humaine », soulignent les avocats.
Outre ces conditions de détention alarmantes, le collectif dénonce un enlèvement orchestré sous couvert d’« extradition », alors que leur client, réfugié reconnu par l’État togolais depuis 2019, n’aurait jamais dû être remis à un pays où il encourt des risques. À son arrivée en Côte d’Ivoire pour participer à un forum numérique, Sossoukpè aurait pourtant présenté son titre de voyage mentionnant son statut de réfugié. Malgré cela, il n’a jamais été présenté devant une juridiction ivoirienne avant son transfert.
Ce traitement viole de nombreux principes : présomption d’innocence bafouée, campagne de dénigrement médiatique, non-respect des règles de procédure pénale, et maintenant, détention dans des conditions inacceptables. Pour ses avocats, il ne fait aucun doute que ces actes constituent une privation arbitraire de liberté, doublée d’un abus des mécanismes de coopération judiciaire entre États.
Le dossier Sossoukpè illustre une dérive inquiétante : celle d’un État de droit où les garanties fondamentales vacillent dès lors qu’un journaliste devient gênant. En maintenant cet homme en isolement total, l’administration pénitentiaire viole non seulement le Code béninois de procédure pénale, mais également les normes onusiennes sur le traitement des détenus.
Le collège d’avocats a fait savoir qu’il « n’épargnera aucun effort juridique ou judiciaire, national ou international, pour faire respecter l’intégralité des droits » de M. Sossoukpè.
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