Depuis sa désignation comme candidat de la mouvance présidentielle pour l’élection présidentielle de 2026, Romuald Wadagni multiplie les rencontres avec les formations alliées du pouvoir. Une démarche inhabituelle, qui soulève des questions sur le processus de sélection du candidat et sur l’état de santé de la réforme du système partisan.
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Une désignation sans primaires
Contrairement aux promesses de transparence et de démocratie interne portées par la réforme du système partisan, plusieurs sources internes aux partis de la mouvance (Union Progressiste le Renouveau et Bloc Républicain) confirment qu’aucune primaire n’a été organisée. La candidature de Romuald Wadagni aurait été décidée unilatéralement par le chef de l’État, Patrice Talon, sans consultation véritable des bases militantes. Un député du Bloc républicain qui a requis l’anonymat, nous a confié même que Wadagni n’est pas leur « candidat » au sens partisan du terme. Il aurait été présenté comme un choix imposé, suscitant un malaise croissant parmi les militants et responsables locaux.
Une campagne aux allures administratives
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Autre fait marquant : les déplacements de Romuald Wadagni sont accompagnés par une imposante délégation de ministres en fonction. Près d’un tiers du gouvernement l’accompagne, parfois en pleine semaine, délaissant leurs ministères pour rejoindre le terrain politique. Or, certains de ces ministres ne sont affiliés à aucun des partis de la mouvance qui soutiennent officiellement la candidature précise notre source. Cette configuration détonne avec les pratiques politiques attendues dans une démocratie pluraliste. Elle entretient un climat de confusion, où l’administration semble confondue avec l’appareil partisan, renforçant les critiques sur une éventuelle mise à mal de la neutralité de l’État. Dès la désignation, le Parti Les Démocrates avait exigé la démission du Ministre surtout que son ministère est impliqué dans la délivrance d’une pièce essentielle pour les dépôts de dossier de candidature à savoir le quitus fiscal.
Le désarroi des militants et la question du leadership
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Les dernières rencontres au siège des partis Moele Bénin et Renaissance Nationale ont également été marquées par l’absence des leaders des deux grandes formations de la mouvance. Cette absence, symbolique, est perçue par certains observateurs comme un signe de retrait ou de désapprobation tacite vis-à-vis de la stratégie actuelle. Notre rédaction a contacté un haut responsable de l’Union Progressiste pour comprendre la situation. » Nous n’avons pas encore l’agenda politique du candidat » a-t-il déclaré.