Dans une lettre ouverte diffusée sur sa page Facebook, Prince Sonon Aligbonon interpelle vivement le président sortant sur sa gestion du pouvoir et l’avenir de la démocratie béninoise. À quelques mois de la présidentielle béninoise de 2026, le climat politique se tend. Dans une publication largement partagée sur les réseaux sociaux, l’acteur politique et communicateur Prince Sonon Aligbonon s’est directement adressé au président Patrice Talon, dénonçant ce qu’il considère comme une dérive du pouvoir depuis 2016.
Dans un ton à la fois franc, solennel et empreint de spiritualité, l’auteur exprime sa déception face à ce qu’il qualifie de « traitement humiliant » infligé aux anciens soutiens du chef de l’État. Tout en reconnaissant les qualités du discours inaugural de Patrice Talon, il regrette un éloignement progressif des engagements initiaux : « Très tôt, la suite a été tout simplement un regret », écrit-il.
Un appel à revenir aux fondamentaux
Le message insiste sur la nécessité pour le président de se « reconnecter à ses racines », à travers un retour aux valeurs et aux alliances d’origine, évoquant les sacrifices humains, financiers et même spirituels consentis en 2016 par les soutiens de la première heure. Prince Sonon Aligbonon affirme que la démocratie béninoise aurait été symboliquement confiée aux « 41 Tolègba », des entités mystiques protectrices selon la tradition vodoun, pour assurer la stabilité du pouvoir. Il exhorte le chef de l’État à reconsidérer son approche politique afin de ne pas « faire souffrir gratuitement » son successeur désigné, en l’occurrence Romuald Wadagni, récemment investi candidat de la mouvance présidentielle.
Des avertissements en filigrane
L’auteur met en garde contre un risque d’isolement politique et de rupture avec les bases populaires, estimant que les « bénédictions » spirituelles et les énergies positives ayant accompagné Talon jusqu’ici seraient désormais « épuisées ». Il exhorte à un changement d’attitude pour éviter une fin de mandat ternie par le discrédit. Sans animosité apparente, mais avec une clarté rare, la lettre d’Aligbonon se conclut par un appel à préserver les fondements démocratiques du pays : « Travaillez pour votre candidat dans le respect, et dans les normes démocratiques sans exclusion aucune, sans ruse, et sans rage ».
