Dès décembre 2023, Joseph Djogbénou avait révélé à ses proches sa stratégie : il ne voulait pas de primaires, encore moins d’un appel à candidatures ouvertes. Il souhaitait organiser un « débat d’idées » autour des projets pour 2026, espérant ainsi s’imposer naturellement.
Dans les cercles fermés de la majorité présidentielle, l’éventuelle candidature de Romuald Wadagni avait longtemps flotté dans l’air, sans jamais être publiquement assumée. Alors que les rumeurs enflaient, la question qui obsédait les faucons du pouvoir était simple : comment l’imposer sans fissurer l’édifice politique ? La réponse viendra de là où peu l’attendaient : une rencontre à huis clos entre Patrice Talon et Joseph Djogbénou.
Dès décembre 2023, Joseph Djogbénou avait révélé à ses proches sa stratégie : il ne voulait pas de primaires, encore moins d’un appel à candidatures ouvertes. Il souhaitait organiser un « débat d’idées » autour des projets pour 2026, espérant ainsi s’imposer naturellement. Ce refus des primaires était le fruit d’une méfiance : Djogbénou savait qu’il n’était pas le choix du cœur de tous au sein du parti. Il misait alors sur sa posture d’intellectuel et sur sa proximité avec le chef de l’État.
Mais en coulisses, il était de plus en plus isolé. Nous avons appris que son passage contesté à la tête de l’UP, imposé un samedi matin sans congrès formel, avait laissé des traces. Des figures historiques comme Bruno Amoussou et Mathurin Nago étaient restés silencieux mais offusqués. La base ne s’était jamais totalement alignée.
C’est dans ce contexte tendu que Patrice Talon convoque Djogbénou pour une audience en tête-à-tête. Le juriste pense y recevoir une confirmation de son leadership sur le processus de désignation. Il ne s’attend pas à ce qui va suivre.
Le président, seul dans la pièce, dépose trois dossiers sur la table. Dossier fiscal, dossier ministériel, dossier personnel. Talon ne lève pas la voix, mais le message est brutal. Il lui rappelle un contrôle fiscal de plusieurs centaines de millions, soldé ou non, et évoque des zones d’ombre sur sa gestion des fonds spéciaux du ministère de la Justice. Mais ce sont les allusions aux « questions de mœurs » qui glacent l’atmosphère.
« Je ne peux pas rendre publiques certaines choses », aurait soufflé Talon. La menace est voilée, mais réelle. Il explique à Djogbénou qu’il ne peut être le visage de la continuité. « Ce sera Wadagni. Et c’est toi qui l’annonceras ».
Pour adoucir le tout, Talon lui fournit une élégante justification à répéter : la dynamique, la continuité, la vision. Djogbénou est pris au piège. Le juriste brillant est renvoyé à ses failles humaines. Le loyal serviteur est contraint d’endosser le rôle de héraut d’une décision qui le dépouille.
Quelques jours plus tard, la haute direction de l’Union Progressiste est convoquée. Djogbénou prend la parole, les traits fermés. Il annonce que Romuald Wadagni est le choix du parti, qu’il incarne la stabilité et la compétence. Patrice Talon, présent, l’applaudit. Il lui glisse, devant tous : « Tu es un homme d’État ». Une dernière bise politicienne au soldat sacrifié.
Depuis, Djogbénou répète en public que le choix de Wadagni est le fruit d’une démarche collégiale. Il fait mine d’être soulagé. Mais en privé, il répète que sa vie politique est devenue un chemin de croix. L’histoire retiendra peut-être qu’à la veille de 2026, le véritable pouvoir ne se discutait pas au sein du parti, mais dans le silence feutré d’un bureau présidentiel.
Restez informé(e) de nos actualités et offres.
Suivre aussi
Lisez un journalisme fiable et primé.
Seulement 2 $ pour 6 mois.
Les autorités nigériennes ont annoncé une saisie majeure de drogue, interceptant 51,7 kilogrammes de cocaïne le 29 septembre dernier dans la ville de Gaya, située à la frontière avec le Bénin (sud du Niger).
Un important protocole d’accord (MoU) visant à transformer l’agriculture et à renforcer la coopération économique transfrontalière a été signé à Cotonou entre l’État de Niger, au Nigéria, et le gouvernement de la République du Bénin.
Romuald Wadagni a été investi candidat à la présidentielle de 2026 par la mouvance présidentielle. Devant les militants à Parakou, il a promis de servir avec intégrité, unité et engagement.
Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a défendu la stratégie de déploiement du téléenseignement, tout en reconnaissant les défis majeurs d’accès à Internet dans de nombreuses localités du pays. Dans une
