Ghana : un accueil controversé des expulsés ouest-africains des États-Unis

Le Ghana devient le troisième pays africain, après le Soudan du Sud et le Rwanda, à accepter sur son sol des migrants ouest-africains expulsés des États-Unis, dans le cadre d’un accord bilatéral discret mais désormais actif. Le président John Dramani Mahama a confirmé l’arrivée d’un premier contingent de 14 personnes, en majorité originaires du Niger, à l’aéroport international d’Accra.

« S’ils décident de voyager des États-Unis à Accra, ils n’ont de toute façon pas besoin de visa », a justifié le président Mahama, évoquant les facilités de circulation dans l’espace ouest-africain.

Mais cette mesure, qui s’inscrit dans une logique de coopération sécuritaire et d’expulsions négociées, divise profondément l’opinion publique ghanéenne. D’un côté, les partisans de cette politique mettent en avant le rôle historique du Ghana comme bastion du panafricanisme. Ils estiment que ces retours forcés pourraient apporter des compétences précieuses à l’économie locale.

« Ces personnes peuvent contribuer à notre développement économique. Elles ont acquis des connaissances utiles qu’elles peuvent mettre en pratique ici », affirme un économiste proche du gouvernement.

Mais de l’autre, plusieurs organisations citoyennes et syndicats mettent en garde contre une pression accrue sur le marché du travail, déjà fragilisé par un taux de chômage élevé. Des craintes de recrudescence de la criminalité sont aussi exprimées par certains habitants d’Accra, notamment dans les quartiers comme Cercle, où la prostitution et les vols à main armée ont été observés ces dernières années.

Pendant ce temps, d’autres pays comme le Nigéria ont refusé catégoriquement de signer des accords similaires, surtout lorsqu’il s’agit de ressortissants étrangers n’ayant pas la nationalité nigériane.

Alors que les États-Unis intensifient leurs partenariats migratoires en Afrique, le Ghana fait figure de terrain d’expérimentation, entre solidarité régionale et enjeux sécuritaires.


 

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