Le Brésil vient de tourner une page majeure de son histoire politique. Jair Bolsonaro, ancien président de la République fédérative du Brésil, a été condamné à 27 ans et 3 mois de prison à l’issue d’un procès retentissant. Reconnu coupable de tentative de coup d’État, il devient le premier chef d’État brésilien à être jugé et condamné pour un tel crime depuis le retour à la démocratie.
Ce verdict marque un tournant. Comme l’a souligné la juge Carmen Lúcia, il s’agit d’une rencontre entre le passé et l’avenir du Brésil. Son collègue Flavio Dino a parlé quant à lui d’un « bilan de la démocratie », soulignant la portée symbolique de ce jugement dans un pays longtemps marqué par l’impunité des anciens régimes autoritaires. Rappelons que les responsables du coup d’État militaire de 1964 n’ont jamais été jugés, ni pour la prise illégale du pouvoir, ni pour les violations des droits humains commises durant la dictature (1964-1985).
Sur les réseaux sociaux, Eduardo Bolsonaro, l’un des fils de l’ex-président, a dénoncé une décision politique, accusant la justice de plier sous la volonté d’un « dictateur nommé Alexandre de Moraes », juge à la Cour suprême du Brésil et figure centrale dans les enquêtes sur les émeutes post-électorales.
L’avocat de Bolsonaro, visiblement accablé à la sortie du tribunal, a simplement indiqué qu’il demanderait un aménagement de peine pour raisons médicales, son client souffrant de multiples problèmes de santé.
Ce procès, suivi en direct par des millions de Brésiliens, est perçu par de nombreux analystes comme un test de résilience démocratique dans un pays où l’extrême droite a profondément polarisé la société ces dernières années. La condamnation de Bolsonaro pourrait également avoir des répercussions politiques majeures, notamment en affaiblissant durablement le mouvement bolsonariste et en influençant la présidentielle de 2026.
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