Ce samedi, la capitale britannique a été le théâtre d’un face-à-face tendu entre l’extrême droite et les mouvements antiracistes. La figure controversée Tommy Robinson, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, a convoqué des milliers de sympathisants à une manifestation baptisée « Unir le Royaume », pour, selon lui, défendre la liberté d’expression, l’identité britannique et s’opposer à ce qu’il considère comme une politique migratoire laxiste du gouvernement.
Les drapeaux de l’Angleterre et du Royaume-Uni flottaient dans les rues de Londres, notamment la Croix de Saint-Georges et l’Union Jack, brandis par des manifestants venus répondre à l’appel de l’ancien leader de l’English Defence League, récemment libéré de prison. Il s’agirait, selon les observateurs, de la plus grande mobilisation d’extrême droite au Royaume-Uni depuis une décennie.
En face, la riposte s’est organisée. Le mouvement Stand Up to Racism UK a orchestré une contre-manifestation antiraciste, appelant à défendre les valeurs de tolérance et d’inclusion du Royaume-Uni. Parmi les figures attendues : Diane Abbott, première femme noire élue députée au Royaume-Uni, qui devait prendre la parole pour dénoncer les « dérives fascistes » de la droite radicale.
Pour éviter les débordements, près de 1 600 policiers ont été mobilisés dans le centre de Londres. Mais la proximité géographique entre les deux camps a rendu les tensions palpables, suscitant l’inquiétude des autorités.
Cet événement révèle à nouveau la fracture profonde qui traverse le Royaume-Uni sur les questions d’immigration, d’identité nationale et de liberté d’expression. L’extrême droite y voit un combat pour la survie de la culture britannique, tandis que ses opposants dénoncent une instrumentalisation raciste et populiste du débat public.