Présidentielle 2026 au Bénin : Une ménagère compare Wadagni à Zinsou et appelle à une revanche silencieuse

Alors que les déclarations fusent en prélude à l’élection présidentielle de 2026, les réunions citoyennes organisées par les partis de l’opposition donnent lieu à des prises de parole révélatrices du climat social et politique actuel. Lors d’un récent rassemblement tenu par le parti Les Démocrates dans le département de l’Atlantique, une femme commerçante, visiblement émue, a livré un témoignage poignant en langue locale, sur la situation socioéconomique du pays et les enjeux électoraux à venir.

« Ce n’est pas qu’ils sont venus nous mentir (Les Démocrates). Mais nous souffrons. L’huile coûte cher et nous ne faisons plus de bénéfices », a-t-elle lancé, devant une foule attentive. Elle faisait allusion à la désignation du duo Romuald Wadagni – Mariam Chabi Talata comme candidats de la mouvance présidentielle, perçue par une partie de l’opinion comme une tentative du Président Patrice Talon d’imposer son successeur.

Selon ses propos, ce choix serait perçu comme une forme de continuité forcée du pouvoir : « Nous avions demandé cinq ans. Après, il a pris un deuxième mandat sans que nous votions. Maintenant, il veut encore nous imposer quelqu’un. » Cette déclaration, chaleureusement accueillie par les participants, souligne une défiance croissante vis-à-vis de l’exécutif.

La commerçante a également évoqué la situation des prisonniers politiques et des exilés, en interrogeant : « Que ferons-nous de tous ceux qui sont en prison et en exil ? » Elle a exhorté les électeurs à ne pas céder aux logiques de l’argent : « En 2016, on a pris l’argent de Zinsou, mais on a voté Talon. Aujourd’hui, c’est pareil : prenez l’argent si vous voulez, mais votez selon votre conscience. »

Ces propos illustrent une attente de changement profond et traduisent un sentiment d’exaspération dans certaines franges populaires. Ils révèlent aussi le poids du souvenir de l’élection présidentielle de 2016, où les électeurs avaient contourné les consignes apparentes pour exprimer leur choix dans les urnes. Le parti Les Démocrates, dirigé par l’ancien président Boni Yayi, n’a pas encore désigné officiellement son candidat. Mais ces prises de parole citoyennes témoignent d’une pression croissante sur la direction du parti pour incarner une véritable alternative démocratique, capable de répondre aux aspirations populaires.

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