Affaire Olivier Boko : Candide Azannaï dénonce un « piège soigneusement orchestré »

Un an jour pour jour après l’arrestation d’Olivier Boko, ancien proche collaborateur du président Patrice Talon, l’opposant béninois Candide Azannaï a publié un message empreint de compassion et de gravité. Dans une déclaration publique diffusée ce 23 septembre 2025, Azannaï qualifie l’affaire Boko de « traquenard » et dénonce une « diablerie » qui, selon lui, gangrène le Bénin depuis plusieurs décennies. Un message fort, à la fois personnel et politique, qui ravive les débats sur la justice, la gouvernance et les fractures internes du pouvoir béninois.


Dans une publication sobre mais lourde de sens, Candide Azannaï écrit :

« Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024, il y a un an jour pour jour tu tombais dans un traquenard qui t’a été rondement tendu. Tu n’es pas un monstre. Tu n’es qu’une dupe. Une des nombreuses, victimes d’une indicible diablerie qui gangrène notre pays depuis plus de 35 ans… »

Ces mots font écho à l’arrestation d’Olivier Boko, intervenue le 23 septembre 2024 à son retour précipité du Maroc à la demande du président Talon. Ce dernier, accusé d’avoir été au cœur d’un présumé « complot contre l’autorité de l’État » aux côtés de l’ex-ministre des Sports Oswald Homeky, a été condamné en janvier 2025 à 20 ans de prison par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Une décision rendue sans la présence de ses avocats, qui avaient quitté la salle d’audience en signe de protestation.

L’intervention de Candide Azannaï, ancien ministre de la Défense et désormais figure de l’opposition radicale, dépasse le seul cas d’Olivier Boko. Elle s’inscrit dans une critique plus large du système politique béninois, qu’il accuse de manipulations, de répressions politiques et de confiscation de la démocratie. Son expression « diablerie » est récurrente dans ses discours pour dénoncer ce qu’il considère comme une perversion systémique de l’État depuis les années post-conférence nationale.

Ce message, bien que personnel, peut aussi être interprété comme un signal envoyé à d’autres figures du pouvoir actuel, appelées à réfléchir à leur position dans un système qu’Azannaï juge destructeur, y compris pour ses propres architectes. En qualifiant Boko de « dupe », il sous-entend que même les plus proches du régime ne sont pas à l’abri de son « engrenage ».

Un an après l’arrestation d’Olivier Boko, la sortie de Candide Azannaï remet en lumière les divisions internes au sein de l’élite politique béninoise et le climat de défiance qui entoure certaines décisions judiciaires sensibles. Si la justice a tranché, le débat public, lui, reste ouvert. La déclaration de l’opposant marque un moment de vérité dans une affaire qui aura durablement marqué la scène politique nationale.


 

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